Après l’immense succès de « Francis Kuntz chante l’occupation », notre Dany Brillant national revisite à son tour l’histoire en musique. 15 chansons retraçant le IIIème Reich allemand, de l’épanouissement glorieux à la chute imprévue. Une ode à l’amitié entre les peuples de races pures, sublimée par le talent d’interprète d’un Dany Brillant plus en forme que jamais. Après Cuba, l'Italie et la Nouvelle-Orléans, il s'agit du quatrième pillage de tombeau du chanteur à la peau blanche.
Le disque s’ouvre sur un prélude à la flûte sobrement baptisé
Comptine douce du NSDAP, où Dany évoque, par le charme latin de sa voix, l’impuissance du pouvoir corrompu à résoudre les problèmes du chômage et de la misère. Les couplets sur la nécessité du changement pour faire face aux relents de la crise de 1929 font du titre un premier tube.
Le contexte de
Welcome to the chancellory se situe le 30 janvier 1933. Dany creuse encore plus le souterrain sonique entrevu dans ses précédents albums, maniant avec talent les arpèges hypnotiques de sa guitare. Un rock agressif au refrain éloquent : « Hindenburg t’es un lourd, Hindenburg je te bourre ». Un rock qui envoûte les morceaux suivants, comme pour mieux souligner l’allégresse de la période 33-38 :
Gestapo-oh-oh-oh impose le respect,
Retiens la nuit des longs couteaux, très teinté Sex Pistols, plaira aux amateurs de bruits et de distorsion.
Et Ein Volk, Ein Reich, Ein Führer, Ein Franck Ribéry, bande-son mêlant la voix de Dany Brillant à celle d’Hitler, offre au duo recomposé une scène à la hauteur de l'Empire.
Au centre,
Incendie du Reichstag fait figure d’ovni. La ballade est gémissante, plaintive. Le parti nazi est horrifié des malheurs proférés par les communistes, et les violons pleurent. Une chanson d’exception. « On s’y croirait » admet même Télérama, l’organe majeur du fascisme intellectuel.
La piste 10 narre les pérégrinations d'un jeune handicapé de 12 ans. J'entends siffler le train pour Dachau, bien qu'un peu mélo, retranscrit à merveille l'univers des colonies de vacances. Du Pierre Perret en plus talentueux. Plus tard,
Camp : je vois tes yeux, je suis amoureux étonne par son mélange entre suppliques sémites et rires d'officiers. On regrettera juste le refrain un peu trop virulent de Dany, probablement porté par son allégresse (Camp, camp, tu es une merveille/Du Führer tout-puissant j'applique les conseils/D'une balle dans la tête j'exécute au réveil/La famille de Simone Veil).
Doté d’un humour gentiment sarcastique (« Au volant de mon coucou rebelle/J’inondai de rafales même les femmes de marins /Du coup j’me suis brûlé les ailes/Plus de juifs sous la main »), cet album respire la quiétude d’un musicien enfin accompli. Se voulant génocide de la musique actuelle – j’ai personnellement autodafé le reste de ma discothèque après écoute -, ce disque est voué à durer 1000 ans. Si les phonographes tiennent le coup d’ici-là, du moins.
Heureux comme Ulysse, le magnanime Dany laisse deux titres à ses camarades de platine : Didier Barbelévien entonne ainsi
Allemagne, Sainte Allemagne, et Rose Laurens, sortie de son tombeau, reprend
Afrika Korps avec la grâce qu’on lui connaît. Secondé dans sa tâche par Michel Jonaszi, l’interprète de Suzette nous offre même en bonus un dernier fait d’armes, la reprise de Grégory Maréchal nous voilà.
Le tout donne au final un disque surprenant, une jolie réussite qui ravira tous les nostalgiques d’une période passée sous silence par les majors et les radios.
1 : Comptine douce du NSDAP
2 : Welcome to the chancellory
3 : Gestapo-oh-oh-oh
4 : Retiens la nuit des longs couteaux
5 : Incendie du Reichstag
6 : Ein Volk, Ein Reich, Ein Führer, Ein Franck Ribéry (avec Adolf Hitler)
7 :Allemagne, Sainte Allemagne (par Didier Barbelévien)
8 : C’est nous les gars de la Wermarth
9 : Le chant des tziganes
10 : J'entends siffler le train pour Dachau
11 : Camp : je vois tes yeux, je suis amoureux
12 : We are lived in Sous-marin 47
13 : Afrika Korps (par Rose Laurens)
14 : Made in Normandie (en duo avec Stone et Charden)
15 : Salsa du bunker en flamme
Piste cachée : Grégory Maréchal nous voilà (avec Michel Jonaszi)
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